Les rebelles syriens prennent quarante-huit Iraniens en otages
août 6, 2012
L’Iran a immédiatement dénoncé l’enlèvement de ses ressortissants ce week-end, qui effectuaient un pèlerinage en Syrie, et a demandé l’aide de la Turquie et du Qatar pour leur libération.
Le consul iranien à Damas l’avait annoncé samedi 4 août dans l’après-midi, mais il aura fallu attendre le lendemain matin pour avoir une confirmation. Dans une vidéo diffusée par la chaîne saoudienne Al-Arabiya, les rebelles syriens montrent leurs détenus, des Iraniens, dont certains seraient, d’après leurs geôliers, des membres des Gardiens de la révolution, garde prétorienne du régime iranien. Un représentant de l’Armée syrienne libre (ASL), force principale d’opposition au président syrien Bachar Al Assad, exhibe ainsi, dans la vidéo, un permis de port d’arme et une carte d’identification militaire appartenant à l’un des otages.
Pourtant, d’après le consul iranien à Damas, Majid Kamjou, les 48 Iraniens sont de simples pèlerins. Arrêtés par l’ASL alors qu’ils se rendaient en bus à l’aéroport de la capitale, ils seraient venus en Syrie pour se rendre sur le tombeau de Zaynab, la fille de l’imam Ali, haut lieu de pèlerinage chiite situé près de Damas.
Avant l’éclatement du conflit entre le régime syrien et les rebelles, au début de l’année 2011, près de 700 000 Iraniens se rendaient, chaque année, sur ce lieu de pèlerinage. Ils sont, aujourd’hui, bien moins nombreux, car les enlèvements se multiplient.
Ces derniers mois, 32 Iraniens, dont 22 pèlerins, 7 ingénieurs et 3 conducteurs de camions ont été enlevés par des groupes armés syriens qui reprochent à l’Iran son soutien de poids au régime de Bachar Al Assad. En effet, la plupart des rebelles syriens sont sunnites, majoritaires dans le pays, alors que le président syrien appartient à la communauté alaouite, issue du chiisme, tout comme le régime iranien.
Juste après l’enlèvement, l’Iran a demandé à la Turquie et au Qatar, deux pays soutenant les rebelles syriens, d’intervenir pour faire libérer ses ressortissants. Dans le passé, la Turquie a déjà contribué à la libération de 27 otages iraniens, ne souhaitant pas voir l’Iran s’impliquer encore plus dans le conflit.
PIERRE COCHEZ