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Nasser parle des frères musulmans aux Égyptiens.


 
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GAMAL ABDEL NASSER PARLE DES FRERES MUSULMANS AUX ÉGYPTIENS.

Les partis ont été dissous et pendant quatre années, notamment en1953 et 1954, nous nous sommes heurtés au parti des Frères Musulmans qui voulaient infléchir le cours de la « Révolution » et la soumettre à leur tutelle. Nous n’étions pas d’accord. Alors, ils nous ont déclaré la guerre jusqu’à tenter de m’assassiner par balles, en Alexandrie, le 26 Octobre 1954. C’est là que le combat a commencé et que nous avons incarcéré et jugé les membres « terroristes » de ce parti.

Acclamations du peuple : Non aux réactionnaires ! Non aux Frères !

Non à l’exploitation des religions !

En cette année 1954, pendant que nous travaillions avec les Anglais à leur évacuation, les « Frères » organisaient leurs réunions secrètes avec des membres de l’ambassade britannique. Ils leur disaient : « Nous pourrons mettre main basse sur le pouvoir, nous ferons ceci et cela… ». Ceci, tout en négociant avec nous et alors que le parti des Frères Musulmans ne représente d’aucune façon nos sentiments en tant qu’Égyptiens. À la question : « Quelle est votre position sur le Canal* ? » [i.e. le Canal de Suez] pour lequel nous luttions, leur « Mourched* » [i.e. le guide] répondait : « Vaste question ! Il se peut que votre intérêt, en Égypte, soit de vous battre pour le Canal ; nous, nous considérons qu’il nous faut combattre ailleurs ! ». Tel est le message des Frères Musulmans…que des paroles pour égarer… que des paroles pour faire commerce de la religion !

En 1953, nous voulions sincèrement travailler avec eux et faire en sorte qu’ils reprennent le juste chemin. J’ai moi-même rencontré le guide suprême des Frères Musulmans qui en a fait des réclamations ! Que m’a-t-il donc réclamé ?

En premier lieu, il nous fallait instituer le « hijab » en Égypte, et que toute femme ne circule que drapée de son « voile » !

Rires de l’assistance et tonnerre d’applaudissements au cri de : « qu’il s’en drape lui-même ! ».

Je lui ai rétorqué : « Si nous disions cela, on dira que nous sommes revenus à l’époque où la gouvernance obéissait à l’ordre d’un dieu qui obligeait les gens à se cacher le jour pour ne circuler que la nuit ! Mon opinion est qu’il appartient à chacun, et sous son propre toit, d’en décider ».

Il m’a répondu : « En tant que dirigeant, c’est à toi que revient cette responsabilité » !

Je lui ai dit : « Monsieur le guide, vous avez une fille inscrite à la Faculté de médecine, qui circule sans voile. Pourquoi donc ne l’en avez-vous pas vêtu ? Si vous, vous n’arrivez pas à imposer le voile à une seule fille, en l’occurrence la vôtre, vous voudriez qu’à moi seul, je jette le voile sur dix millions d’entre elles dans ce pays !? ».

Rires de l’assistance et tonnerre d’applaudissements…

Il a ajouté : « La femme ne doit pas travailler ! ».

Moi, je pense qu’en permettant à la femme de travailler, nous la protégeons tandis qu’eux ne font que travailler à sa perte ! Comment ? En la laissant en proie au besoin… à la misère. Nous connaissons tous des histoires de femmes pauvres, malades ou en bonne santé, qui ont dû se brader pour survivre… Le travail est une protection pour la femme. L’empêcher de travailler va à l’encontre de son intérêt. Nous travaillons pour sa libération par le travail ! Nous travaillons pour que l’homme et la femme puissent s’épauler mutuellement !

Ses réclamations ne se sont pas arrêtées là ! Il nous fallait fermer les salles de cinéma, les théâtres… comprenez, les plonger dans l’obscurité la plus totale ! [Sourire malicieux].

Rires de l’assistance…

Nous ne pouvions évidemment pas céder à leurs exigences. Ils nous ont combattus. Dès 1954, ils se sont lancés dans leurs tentatives d’assassinats et leur « supercherie » au nom de la religion ; pour finir par se retrouver condamnés par le tribunal de la Révolution.

Il n’empêche qu’avant l’adoption de la Constitution, nous avons décidé de les gracier et de les relâcher. Nous avons même promulgué une loi autorisant chacun d’entre eux à récupérer son travail, son salaire, et ses droits à la promotion dans tous les domaines.

Applaudissements…

Voilà ce que nous avons fait en 1964. Ils ont été relâchés. Mais en 1965, nous avons découvert leur nouveau complot fait d’organisations secrètes, de plans d’attentats à la personne et aux infrastructures ; un complot accompagné d’une mentalité plutôt étonnante : le peuple égyptien serait « apostat » ; il n’y a de musulmans qu’eux ; ils se doivent donc de dérober le pouvoir pour que Dieu gouverne, non l’Homme !

Bien ! Mais comment Dieu pourrait-il gouverner sans prophète ? Nous savons tous qu’au début de l’Islam il y eut un Prophète ! Ils vous répondent : « Nous refusons la représentation sunnite. Nous refusons la représentation parlementaire. Nous voulons le gouvernement de Dieu ! ».

Mais qui donc pourrait assurer ce gouvernement de Dieu ? Ils vous répondent : « Le Mourched ! ». Leur doyen est donc le prophète de Dieu et nous sommes tous des apostats. Tous les pays arabes, même ceux qui les accueillent aujourd’hui, y compris leurs monarques et citoyens, ne sont que des apostats. C’est ce qu’ils nous ont dit : il n’y a de musulmans qu’eux !

Cri de l’assistance : ce sont des diables…

Naturellement, ils ont été arrêtés ainsi que tous les membres des anciennes organisations des Frères Musulmans. Ce n’était certes pas une opération banale que de tenter d’assassiner Gamal Abdel Nasser. Mais pour un Gamal Abdel Nasser assassiné, surgiront mille autres ! Il n’est pas possible d’assassiner tout un peuple. Quelles que soient les circonstances, nous ne pouvons tolérer ni leurs opérations destructrices, ni leur mentalité réellement fasciste lorsqu’ils prétendent vouloir gouverner au nom de Dieu, alors qu’ils n’exécutent et n’agissent que motivés par la haine…

Nous avons donc entrepris d’étudier le dossier de chacun d’entre eux. Nous déférerons devant les tribunaux ceux qui ont collaboré avec les organisations secrètes. Nous ferons de même avec les chefs et membres dangereux de leurs organisations secrètes, libérés en 1964… Les autres seront relâchés et auront droit à une deuxième chance. Après cela, n’importe lequel d’entre eux qui se se remettrait à magouiller reviendra à la case prison, sans jamais en ressortir.

C’est assez ! Nous ne pouvons leur permettre de jouer avec nos acquis de ces dix-neuf dernières années, au prix de tant de souffrances. Nous ne pouvons nous en remettre aux suppôts des colonisateurs et des réactionnaires, quel que soit leur nom, et même si ce nom est celui de Frères dits Musulmans. Nous savons tous que, dans ce cas, leur Islam est une supercherie destinée à piéger les esprits pour que plus de gens les rejoignent. Ils ne sont que des rancuniers possédés, sentimentalement et intellectuellement, par la haine. Leurs dirigeants installés à l’étranger ont collaboré avec ceux du « Pacte de Bagdad » et ceux des pays colonisateurs. Ils ont collaboré avec tous nos ennemis. Ils ont clairement prouvé que le Mouvement des Frères musulmans n’est rien d’autre qu’un parti à la solde des colonisateurs et des réactionnaires ; les premiers ordonnent et les seconds financent !

Nos principes nous interdisent de laisser ces collaborateurs du colonialisme et du féodalisme occuper et agir dans le moindre de nos espaces. Ce n’est qu’ainsi que nous protégerons notre avenir et garantirons nos acquis. En 1954, ils ont essayé d’abattre la Révolution dans l’intérêt du colonialisme. Nous étions alors tombés d’accord avec les Anglais, qui nous occupaient encore, sur la date de leur retrait dans un délai de vingt mois maximum. C’est le moment qu’ils ont choisi pour lancer leurs opérations meurtrières et tenter de m’assassiner à Alexandrie. Nous avons pu les frapper à notre tour. Nous avons pu les arrêter. Aujourd’hui, le peuple sait qui ils sont et les méprisent. Nous avons voulu leur donner une deuxième chance, mais ils n’en ont pas voulue !

Comme je vous l’ai déjà dit, les quatre années précédant le « Bataille de Port Saïd », toutes les forces ennemies de la Révolution ont essayé par tous les moyens de l’affaiblir et d’en limiter la portée. Elles ont échoué ! Le peuple égyptien n’a pas reculé et n’a pas cédé. Le résultat obligé de notre volonté ferme et inébranlable d’obtenir notre réelle et totale indépendance a été une agression sanglante. L’agression a eu lieu, mais elle a échoué !

Nous disons que ce n’est que suite à cet échec qu’a débuté le siècle de la liberté auquel nous aspirions ainsi que nos parents, et pour lequel nos grands-parents se sont battus avant nous. Oui… c’est après l’échec de l’agression qu’a débuté notre véritable Révolution !

Gamal Abdel Nasser

Président de la République arabe égyptienne [de 1952 à 1970].

 [Après la guerre du 29/10/ 1956 menée par l’alliance israélo-franco-britannique].

Source originale : vidéo/ YouTube

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