Rice, Kissinger, Baker et Shultz s’inquiètent d’un déclin de l’Amérique
septembre 7, 2012
Les anciens chefs de département d’Etat déplorent « l’effondrement financier, la récession prolongée, et la crise financière aux Etats-Unis qui menacent la solvabilité du gouvernement américain ». Ils évoquent les déclarations des experts qui font état du déclin des autres puissances, de Rome à la Grande-Bretagne.
Tout en disant refuser le pessimisme, ils admettent que « les Etats-Unis restent le pays plus puissant dans le monde et le plus indispensable diplomatiquement, militairement, même économiquement. »
« Le Leadership américain demeure essentiel pour la paix et la prospérité mondiales », soulignent-ils, en énumérant ce qu’ils appellent « les changements positifs » accomplis par les Etats-Unis dans le monde : « De la guerre froide à l’effondrement du défi soviétique, de Bretton Woods à l’ALENA, de l’OTAN aux accords de libre-échange avec la Corée et la Colombie, l’Amérique a fait la promotion des valeurs démocratiques et défendu ses intérêts en matière de sécurité mondiale ».
« Les enjeux restent élevés. Le terrorisme international constitue une menace, idem pour la prolifération des armes de destruction massive. La dynamique du pouvoir mondial se déplace. Le système instauré à la fin de la guerre froide est arrivé à son terme avec l’implosion de l’empire soviétique. Des pays comme la Chine, l’Inde et le Brésil sont devenus des faiseurs de la politique internationale. Ensemble, avec nos alliés et partenaires, nous avons besoin de construire un monde de paix, de justice et de sécurité », soulignent-ils.
Et d’ajouter : « Mais nous ne pouvons être forts militairement, politiquement et diplomatiquement sans l’être économiquement. Ces dernières années, nous avons connu une reprise économique faible, ce qui a affaibli notre influence dans le monde et ébranlé la confiance de nos amis et alliés. Si l’économie américaine continue à stagner, les prédictions quant à la perte des Etats-Unis de sa grandeur pourraient devenir réalité », préviennent-ils.
Animés par cette peur du devenir des Etats-Unis dans un monde changeant, les quatre chefs de département d’Etat disent pourquoi ils apportent leur soutien à Mitt Romney, le candidat républicain, qui disputera la Maison blanche au sortant, Barack Obama en novembre prochain.
« Il a la stratégie et le caractère pour amorcer une reprise économique à même de faire face à la crise de la dette qui menace notre avenir. Il a compris que la prospérité intérieure des Etats-Unis est tributaire de leur influence à l’étranger ». Selon leurs dires, « Romney comprend la dangerosité du monde, il est un fervent partisan des alliances de l’Amérique dans le monde, il croit au maintien de la force américaine de l’Amérique, et va s’opposer à la prolifération des armes de destruction massive ». Entendez par là, Romney saura poursuivre le travail de Bush à travers une politique belliqueuse contre l’Iran et ses alliés, et préserver son alliance indéfectible avec Israël, sujet qui est objet de surenchères entre les deux postulants pour le bureau oval ; à qui mieux, mieux.