Syrie : abattre des avions civils, une « ligne rouge » à ne pas franchir
septembre 4, 2012
Par Gilles Munier
Ces derniers jours, l’Armée syrienne libre (ALS) a attaqué plusieurs bases aériennes. Selon le colonel Afif Mahmoud Sleimane de l’ALS, l’aéroport d’Abou el-Zouhour (région d’Idleb) est en partie détruit, un Mig abattu, ses deux pilotes capturés après leur éjection en parachute. Sur celui de Taftanaz, où sont stationnés des MI-17 et 24, les rebelles ont essuyé un échec, mais à Abou Kamal, à la frontière irakienne, ils se seraient emparés de missiles sol-air, notamment de type Strela-2 et Igla.
Depuis, un nouveau pas a été franchi dans la guerre civile avec la déclaration du commandement de l’ASL – reprise par le quotidien saoudien Al-Sharq al-Awsat – demandant aux compagnies aériennes internationales de ne plus desservir les aéroports de Damas et d’Alep, les avions civils devenant maintenant des « cibles militaires ».
Dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères a lancé un appel aux pays ayant « une influence réelle sur l’ASL » pour qu’ils la convainque de ne pas abattre d’avions civils.
Pour le Russie, « de telles menaces sont absolument inadmissibles. Elles constituent une violation flagrante du droit international, en premier lieu de la Convention de Chicago de 1944 relative à l’aviation civile internationale »… « En cas de réalisation de cette menace, la responsabilité en incomberait non seulement aux exécutants, mais aussi à leurs protecteurs ».
Si l’ASL franchissait cette « ligne rouge », poursuit le communiqué, ses actions ne la différencieraient en rien à celles attribuées à Al-Qaïda.
Réponse de l’ASL : il est interdit d’utiliser des aéroports civils à des fins militaires.