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Syrie : dernières évolutions du camp de « l’opposition ».


48 heures après la désignation de l’américain d’origine syrienne, Ghassan Hitto ,à la tête du gouvernement intérimaire de l’opposition, douze membres de la Coalition des Forces de l’Opposition et la Révolution Syrienne (CFORS)  ont fait défection.

Durant le vote, 27 membres de la coalition avaient refusé d’y participer.

S’expliquant sur les raisons de cette décision, la vice-présidente du CFORS, Mme Souheir Al-Atassi a écrit sur son compte Facebook : «  Je suis une citoyenne syrienne et je refuse d’être un sujet et encore moins une décoration », rapporte l’agence Sky News.

 

Mme Ataci au milieu, Walid Bounni à droite

Et de déplorer : «  Nous sommes bons lorsqu’il faut que vous nous matraquiez… Non seulement les Etats nous déçoivent amis nous rivalisons  lorsqu’il s’agit de nous décevoir les uns les autres… Nous sommes excellents lorsqu’il s’agit de nous lancer des accusations, de nous blesser les uns les autres, et de surenchérir les uns contre les autres ».

Walid al-Bounni, le porte-parole de la coalition  et ancien membre de la première instance créée pour les opposants syriens de l’extérieur, le Conseil National Syrien (CNS), l’a aussi quittée.
«  La principale question est le timing et la façon dont les choses ont eu lieu. La coalition a été poussée à accorder une majorité à des gens qui n’ont pas été élus », a-t-il regretté, précisant que chacun des membres ont  fait défection pour ces raisons. 

En effet, les raisons citées par Al Bounni diffèrent quelque peu de celles données par Kamal al-Labawani, (qui était membre du CNS auparavant) qui fait lui aussi partie de ceux qui ont fait défection. La principale raison qu’il avance est que «  la nomination de Hitto à la tête du gouvernement d’intérim a été une désignation et non une élection ».
Rejoignant Al Bounni, il désapprouve le fait que le CFORS «  soit une instance non élue et qu’en conséquence, il ne lui revient pas le droit de choisir un Premier ministre par la majorité des voix, mais sur le principe du consensus ».

Dans une intervention médiatique, il avait révélé que ce rassemblement est « prisonnier des États régionaux et arabes et ne peut donc rien réaliser sans leur consentement ».
«  Imaginez que son régime interne était préparé à l’avance et que nous n’avions qu’à le signer seulement. Il nous était même interdit de le modifier…. Il y a une cellule d’intelligence mondiale qui dirige le CORS… il ne peut rien changer », a-t-il révélé dans un entretien pour le site Zamane el-Wasl,
 

Toujours selon Labawani, « la coalition  a été conçue pour satisfaire Israël ».
Durant la même interview , il révélait que cet organe avait été élaboré sur une idée des services des renseignements français et américains « pour changer les agents l’un après l’autre».

Quant aux autres membres du CORS qui ont suspendu leur adhésion, il s’agit d’un responsable tribal syrien, Ahmad Jorba,  de Marwan Haj Rifai et Yahia al-Kourdi. L’identité des autres membres n’a pas été dévoilée.

Les dessous du vote de Hitto et l’intervention de Ford

Lundi dernier, Ghassan Hitto, un américain d’origine syrienne a été désigné par 35 voix sur les 50 présents, après 14 heures de consultations au cours desquelles l’ambassadeur américain Robert Ford est intervenu en personne. 

Selon le journaliste libanais Nidal Hamadé, des divergences aigues ont marqué cette séance dès les premières minutes.

«  Les désaccords tournaient autour du principe de former un gouvernement. Certains réclamaient la formation d’une instance exécutive à la place du gouvernement, prétextant l’absence d’entente entre l’opposition de l’intérieur et celle de l’extérieur, auquel il faut ajouter le refus affiché par certaines brigades armées de l’intérieur d’une tutelle politique de la part de ceux qui vivent à l’étranger » ,a révélé une source informée de ce qui se passait le jour-là. 

Et d’ajouter : «  D’autres avaient avancé comme motifs la crainte que ce gouvernement ne soit l’ébauche de la scission de la Syrie mais surtout qu’il ne disposera pas du soutien de nombreux Etats puissants et influents dans la crise syrienne sur la scène internationale, comme la Russie, la Chine, les pays du Brics, l’Iran, certains pays latino-américains et pays arabes voisins de la Syrie, à l’instar de l’Irak, la Jordanie et du Liban ».

Ont adhéré à cette position le chef du CORS Moaz el-Khatib, Riyad Seif, Oussam al-Kadi et Anouar al-Bounni ainsi que le groupe de la Déclaration de Damas.

Leur approche a toutefois été rejetée. Quelques heures avant l’intervention du diplomate américain, le nom de Hitto a circulé comme étant le favori. Et lorsque Ford s’est immiscé pour imposer le vote en sa faveur, le tiers des membres de la coalition se sont retirés de la séance: 27 membres sur les 73.
En Syrie, une première position est venue du chef du Haut-Conseil militaire révolutionnaire, le général déserteur Moustafa Cheikh qui supervise les milices de l’Armée syrienne libre. Il a lui aussi rejeté la désignation de Hitto

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