Syrie : pas touche !
mars 22, 2012
Des militants du PCF, du PRCF de la Coordination communiste, des jeunes femmes de SOS Gaza, des syndicalistes de l’UL CGT de Liévin ou de Bruay-la-Buissière, ils occupent les marches de la sous-préfecture de Lens, ce vendredi 16 mars, pour dire « non à toute agression impérialiste » en Syrie.
« Nous sommes contre toute forme d’ingérence », souligne Hervé Poly, le responsable fédéral du PCF Pas-de-Calais. Son organisation avait été l’une des premières, le printemps dernier, à se mobiliser contre l’agression de l’OTAN en Libye, en initiant un rassemblement devant le Centre européen de la Paix à Souchez, au pied de la colline de Lorette. Tout un symbole ! Et Hervé Poly de rappeler que la Libye avait été au final « détruite. Partout où la guerre passe, les peuples souffrent ». 60.000 morts dont des centaines de civils, femmes et enfants, sous les bombes de l’OTAN. Le bilan est accablant ! Cette sale guerre coloniale menée au nom de la « démocratie » l’a, en réalité, été pour mieux asseoir la domination des trusts occidentaux protégés désormais par les obscurantistes religieux à leur botte.
Aujourd’hui, on nous repasse donc le couvert à propos de la Syrie victime d’une véritable «entreprise de déstabilisation ». Hier l’Irak, l’Afghanistan, la Libye. Demain la Syrie ? Puis l’Iran ? A l’heure où les dictateurs d’Arabie Saoudite, du Bahreïn ou du Qatar bafouent les libertés fondamentales, en toute impunité, au moment où l’Etat fascisant juif d’Israël pilonne Gaza occupée, peut-on encore être dupe de ce « droit-de-l’hommisme » à géométrie variable mis en œuvre par un Occident mu par ses seuls intérêts géostratégiques et économiques ?
Bien entendu, les participants au rassemblement lensois se disent « favorables aux revendications démocratiques du peuple syrien, mais ces dernières sont incompatibles avec l’appel de certaines forces syriennes, ou prétendues telles, au blocus, à l’ingérence et à la guerre étrangère contre leur propre pays », estime Georges Gastaud, responsable du PRCF 62. Et William Roger de la Coordination communiste d’évoquer la position du Parti communiste syrien. Celui-ci est déterminé « tout en nous battant pour la réforme et le renouveau, à s’opposer à toute agression contre notre pays et pour la liberté de notre peuple ». Des communistes syriens qui continuent de prôner la voie de la négociation et de la réconciliation nationale. En février dernier, Jacques Lacaze, secrétaire général de la pugnace Union locale CGT de Liévin, avait rappelé son « soutien total à la lutte du peuple syrien qui souhaite que ses revendications fondamentales soient satisfaites ». Tout en précisant que « ce peuple a le droit de régler lui-même ses propres affaires sans intervention extérieure ».
Le mouvement syndical progressiste, la CGT notamment éprise d’internationalisme prolétarien, peut-elle se tenir à l’écart de la mobilisation pour la Paix et une solution négociée en Syrie ? Ne sera-t-il pas bientôt urgent de « répondre sur le champ à toute escalade annonciatrice de nouvelles guerres impérialistes » ?
Jacques Kmieciak
(UL CGT Bruaysis)