Syrie:Moscou hausse le ton, Ankara bombarde encore, Damas avance.
octobre 8, 2012
Le ministre russe de la défense a mis en garde contre toute ingérence extérieure en Syrie et exprimé son refus de toute internationalisation de la crise syrienne. « Ce qui nous préoccupe le plus est l’internationalisation du conflit à travers certains pays qui soutiennent les adversaires de Bachar el-Assad. La Russie souhaite que les Syriens règlent entre eux leurs problèmes. Toute intervention étrangère pourrait entrainer des séquelles catastrophiques incontrôlables », a souligné Anatoli Serdioukov en présence de son homologue allemand Thomas de Maizière à Berlin où il est visite officielle ce lundi, selon sa porte-parole Irina Kovaltchouk. La Turquie par derrière? Ces propos interviennent au moment où il est deplus en plus question de la formation par la Turquie d’une zone d’exclusion aérienne de 10 Km de profondeur à la frontière avec la Syrie. Ce lundi encore, Ankara a bombardé des positions de l’armée syrienne avec pour prétexte qu’elle riposte à la chute d’un obus syrien. Le bombardement depuis la Syrie de la localité turque de d’Akçakale, qui a tué cinq villageois turcs a la frontière avec la Syrie soulève des interrogations quant à ses véritables auteurs. Le ton avec lequel Ankara accuse l’armée syrienne régulière sans ménagement, arguant que le genre de d’obus est exclusivement utilisé par l’armée syrienne aura mis la puce à l’oreille de plus d’un. Des experts, dont le chroniqueur des affaires turques dans le journal libanais As-safir Mohammad Noureddine assurent quant à lui que ces armements se trouvent chez une soixantaine de pays, et toute milice peut se les procurer du marché noir. la Turquie derrière le bombardement? Ce lundi, un journal turc de l’opposition , Yort, est allé encore plus loin. Il assure que c’est le gouvernement d’Erdogan en personne qui a livré ces obus aux miliciens de l’Armée syrienne libre (ASL) et les a sommés de les tirer contre son territoire, pour justifier une escalade de sa part. « L’escalade exercée par le gouvernement du parti de la Justice et le développement au lendemain de l’incident montre que le Premier ministre Erdogan s’était préparé à cette opération provocatrice et attendait l’occasion propice pour intervenir militairement en Syrie », écrit le journal,avertissant que ce gouvernement entraine la Turquie au bord d’une guerre qui risque d’allumer la région ».
Ce lundi, des milliers de turcs appartenant a des organisations alaouites ont manifesté sur la place Sohiyya de la capitale turque, pour exprimer leur refus d’une guerre contre la Syrie. Ont participé à ce rassemblement des membres du parti de l’Union des Baktacheens alaouites , et l’Association des Alaouites en Turquie. La chute d’un « héros » de l’ASL Le commandant militaire de la milice « Brigade d’al-Farouk » Abdel-Razzak Tlass a été démis de ses fonctions et remplacé par un homme de droit, Abou Sayeh AlJendi. Selon le texte du communiqué de la révocation, signé par le Comité politique de la brigade al-Farouk, le lieutenant Tlass a bel et bien effectué un entretien à connotations sexuelles via Skype avec une employée qui travaillait dans une télévision satellitaire pan arabe, en l’occurrence al-Arabiyya. Ce sont les services de renseignements syriens qui avaient intercepté cet entretien et publié son enregistrement et ses images en posture douteuse sur la toile. Selon le communiqué du bureau politique, Tlass a reconnu durant son interrogatoire être coupable des propos qui lui ont été incriminés. A noter que Tlass a été présenté au tout début de l’insurrection comme un héros pieux de la révolution syrienne. Ses propos et ses déplacements étaient surmédiatisés sur la toile.C’était lui qui était chargé de rencontrer les observateurs des nations Unies qui étaient envoyés à Homs. Selon le correspondant d’Arabs-Press, les habitants de Rasten, d’où il est originaire, sont révoltés par la décision de sa révocation et y perçoivent une tentative de le marginaliser et de sous-estimer le rôle de leur ville dans la révolution, sachant qu’il est l’un des premiers officiers à avoir fait défection de l’armée régulière. Ils en veulent aussi à son parrain, cheikh Adnane Arrour e ne pas avoir réagi à cette décision. Des membres de la milice ont également exprimé leur réprobation et assuré vouloir désobéir à la décision. Dans la caserne Hanano : la promesse des sirènes du paradis Une cinquantaine de miliciens ont été tués et blessés dans la sixième attaque perpétrée dimanche contre la caserne de Hanano, à l’est d’Alep. Selon le site Arabs-Press, quelques 400 miliciens ont pris d’assaut cette base qui surplombe la ville, à partir de trois axes et sont arrivés à ses confins, où ils ont fait l’objet d’une contre-attaque des soldats réguliers. Dans ses aveux, un milicien arrêté et interrogé dans l’une des attaques précédentes a assuré qu’il existe une fatwa (décret religieux) qui promet la rencontre avec les sirènes du paradis aux combattants qui meurent au combat dans cette caserne. Ce lundi, les membres d’une milice de l’ASL, dirigé par un certain Ali Mohammad Nabhane, ont été éliminée dans la région du pont de Gissaane, dans la province d’Alep, selon Arabs-Press. Et l’armée avance à Homs Dans le gouvernorat de Homs, l’armée régulière poursuit son avancée pour le quatrième jour consécutif, surtout dans les vieux quartiers de la ville et sa province. Selon Arabs-Press, les miliciens sont traqués dans plusieurs regions : Bab Houd, Bab At Turcoman, Boustan-Diwane, Bab Tadmoor, Safsafa, Hamidiyyé et Khalidiyyé. Sans oublier les régions de Kseir,frontalière avec le Liban et de Rasten. Plus de 200 miliciens ont été tués dimanche, 12 véhicules équipés de mitrailleuses détruits et un dépôt contenant une artillerie et des centaines d’obus et de roquettes saisis. Des perquisitions ont eu lieu dans ces régions et un nombre indéterminé de miliciens a été arrêté. Version AFP : L’armée syrienne veut écraser les bastions rebelles de Homs et Qousseir La province de Homs est la plus grande et la plus stratégique du pays. Frontalière du Liban et de l’Irak, située non loin de Damas, elle relie le nord et le sud de la Syrie. Du fait de sa proximité avec le Liban, elle était au début de la révolution un point de passage pour livrer des armes et évacuer les blessés. Qousseir, où résidaient avant la révolution 30.000 habitants, est encerclé depuis fin 2011 et a été quasiment déserté. « L’armée tente de prendre Qousseir à partir des trois entrées de la ville », a déclaré de son côté à l’AFP Hadi al-Abdallah, un activiste de la ville qui appartient à la Commission générale de la révolution syrienne. Version AFP : L’armée syrienne bombarde plusieurs quartiers à Alep, Karak (sud) assiégée Les troupes syriennes ont bombardé lundi des bastions rebelles à Alep, deuxième ville de Syrie, ainsi que la ville de Karak al-Charqi, dans la province de Deraa. Vingt-trois yerroristes ont été tués à Karak al-Charqi (sud) dans une offensive lancée par l’armée à l’aube.
Des bombardements de l’armée ont visé lundi les bastions rebelles dans l’est d’Alep Chaar, Tariq al-Bab et Sakhour, et les quartiers du sud-ouest Boustane al-Qasr, Ansari, Fardous, al-Kalassé et As-Soukkari, selon la même source. Par ailleurs, des bombardements ont visé lundi Douma, au nord-est de Damas faisant état de la découverte des corps de cinq membres d’une même famille dans la ville de Qoudsaya, au nord-ouest de la capitale. |