par Oscar Fortin
Lorsque les images nous arrivent tout droit des lieux où les victimes sont des nôtres, de nos proches, de ceux avec qui nous sympathisons, la douleur nous envahit et un cri de révolte se fait entendre pour condamner avec la plus grande énergie de telles horreurs. Tout ce qu’il y a d’humanité en nous se retrouve concentré sur ces victimes qui nous sont si près.
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Le 15 avril 2013 sera une date inoubliable pour Boston, pour les États-Unis, pour ceux et celles qui leur sont profondément attachés. Trois bombes, deux morts et plus de 150 blessés, ce n’est pas rien. C’est déjà une très grande tragédie. L’épiscopat national des évêques catholiques a aussitôt condamné pareil geste ainsi que le Vatican s’exprimant à travers son Secrétaire d’État. À la décharge du pape François, je signalerai tout simplement que le cardinal Bertone, l’actuel secrétaire d’État reconnu pour avoir été et être toujours un fidèle collaborateur de Washington. Il est possible qu’il se permette quelques libertés au nom du pape, sans que celui-ci en sache tous les avenants et aboutissants. Ce fut le cas avec le décès de Mme Thatcher et il est possible que ce soit également le cas présentement. De toute manière il appartient au pape de se définir lui-même.
 
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Le 15 avril 2013 sera également une autre date inoubliable pour les Irakiens, victimes de plusieurs attentats ayant fait plus de 50 morts et de 300 blessés. Il faut dire que cette nouvelle traverse moins les écrans de nos télévisions ou la UNE de nos grands quotidiens. Nous n’y voyons pas les corps déchiquetés des morts et le cri de désespoir des blessés. La douleur humaine y est pourtant révélée dans toute sa profondeur. Le secrétaire d’État du Saint-Siège n’a pas jugé bon de faire entendre les paroles réconfortantes du pape François. Plus de 50 morts et de 300 blessés, ce n’est pas rien.
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Le 15 avril 2013 sera, pour les Syriens, une autre date inoubliable. Un attentat suicide à la voiture piégée a fait 15 morts et 53 blessés dans la ville de Damas. Que de familles brisées, d’enfants morts ou laissés sans parent. Une autre de ces tragédies humaines que nos médias nous présentent qu’à travers les débris de voitures et d’immeubles détruits. Nos médias se gardent bien de nous montrer ces corps déchiquetés ou ces blessés au désespoir de leur souffrance.
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Le 15 avril 2013 sera une autre date inoubliable pour les Vénézuéliens qui ont connu une vague de sabotage de la part de groupes fascistes dans divers États vénézuélien, attaquant les installations de centres médicaux et tirant à bout portant contre les sympathisants du président élu. On compte 6 morts et 61 blessés. De quoi soulever la colère de tous les démocrates du monde. Le candidat perdant, plutôt que de faire appel aux dispositions de la constitution du pays pour faire valoir ses inquiétudes quant aux résultats de la récente élection, se fait plutôt l’instigateur de la violence, se moquant de la constitution et des lois qui régissent le bon fonctionnement des institutions. Là encore pas un mot de l’épiscopat vénézuélien et encore moins du Secrétaire d’État du Vatican.
BRÈVE RÉFLEXION
En tout premier lieu si la vie humaine doit être respectée, elle doit l’être à tous les niveaux. Il n’y a pas une vie humaine plus importante qu’une autre. Être pour la vie humaine, c’est l’être pour toutes les étapes par où elle passe. On ne peut pas être contre la violence et toutes les formes de terrorisme et être en même temps pour les guerres, les bombardements et toutes les formes de violence qui ont pour effets de détruire des vies humaines. Il est évident que lorsque ces évènements se produisent loin des yeux et loin du coeur, c’est comme s’ils n’existaient pas, même si nous en sommes parfois des complices passifs.
En second lieu, je m’adresse particulièrement à nos médias et aux autorités ecclésiales. Dans les deux cas, leurs interventions et la nature de leurs messages, plus souvent que moins partisans, laissent dans l’ombre ou passent sous silence des crimes énormes qui se commettent quotidiennement contre l’humanité. Sur ces questions de la vie humaine, il ne peut y avoir deux mesures : l’une pour nous lorsque ça nous convient et une autre pour les autres, lorsque ça ne nous convient pas.
Le véritable humanisme est sans frontière et trouve son plein épanouissement dans la solidarité fondée sur la vérité, le respect, la justice et la compassion pour et à l’endroit de tous les humains de la terre.
Oscar Fortin
Québec, le 16 avril 2013